Le peseur d'âmes

Année: 1931

Auteur: André Maurois (1885 - 1967)

Artiste: Francis Picabia (1879 - 1953)

Éditeur: Antoine Roche, éditeur

Le peseur d'âmes, page de titre

Francis Picabia est le riche héritier d'une famille franco-cubaine, qui vit une vie flamboyante: il possède, entre autres,sept yachts et cent vingt sept voitures. Selon sa quatrième femme, ces chiffres n'étaient rien à côté du nombre de femmes qu'il avait dévorées. Picabia est petit de taille mais il est fort en gueule. Par ailleurs, c'est un hédoniste convaincu. Il n'aime pas les règlements imposés ni les responsabilités: la vraie vie, il faut la vivre sans contraintes. Une de ses phrases favorites est: 'La seule façon de sauver sa vie est de sacrifier sa réputation'. Ou alors 'Le bon goût est fatiguant, tout comme la bonne compagnie'.

Orphisme

En 1912, pour le magazine Les soirées de Paris, Guillaume Apollinaire écrit sur 'l'art pur' et il constate que de plus en plus d'artistes se consacrent à l'art autonome. Apollinaire écrit cet article avec l'appui des créateurs du modernisme: Picasso, Braque, Duchamp en Picabia, qui introduisent le cubisme (analytique). Dans leurs peintures, ils utilisent exclusivement des teintes de brun et de gris, et les effets de perspective sont abandonnés. Picabia s'éloigne du cubisme en utilisant avec ostentation des couleurs vives. Apollinaire est très élogieux: 'C'est comme de la musique d'Orphée, qui réussit à dompter les animaux sauvages'. Il nomme donc ce style l'Orphisme.

Mais Picabia ne reste jamais longtemps fidèle à un courant ou à un principe, et il se sent plus proche de l'anarchisme dudadaïsme. Il écrit des articles, des pamphlets et des manifestes sur le mouvement Dada. Il organise aussi des évènements. Lorsqu'en 1931, il illustre Le peseur d'âmes, il est dans une période de 'transparence'. Le style de cette périoderessemble d'ailleurs à l'Orphisme. Des têtes, des jambes, des seins et des papillons sont dessinés de manière superposée. Les lithos reproduisent des dessins au crayon rehaussés d'aquarelle et la transparence des illustrations convient bien à la nouvelle d'André Maurois, qui relève plus ou moinsde la science-fiction: un docteur recueille les vapeurs qui émanent des morts. Exposées à la lumière ultraviolette, ces vapeurs réagissent entre elles. D'où la présence des cornues dans les illustrations de Picabia.

Description bibliographique

Description: Le peseur d'ames / André Maurois ; préc. d'un front. et suivi de 8 ill. de Francis Picabia. - Paris : Antoine Roche, éditeur, 1931. - 117 p., 8 bl. pl. : ill. ; 29 cm

1re édition: 1931

Imprimeur: Ducros et Colas (Paris) (texte) Daniel Jacomet (illustrations)

Tirage: 366 exemplaires

Exemplaire: No. 178 des 318 sur papier Arches

Note: Envoi autographe de l'auteur à Louis Koopman

Bibliographie: Bénézit 10-866 ; Carteret IV-273 ; Édouard-Joseph III-128 ; Monod 7970

Cotation: KW Koopm A 144

Références bibliographiques

  • Maria Lluïsa Borràs, Picabia. London, Thames and Hudson, 1985
  • Jan Paul Bresser, 'Eerste mediahype: vrouwen, auto's en rellen',in: Elsevier. (54) 1998, p. 91
  • William A. Camfield, Francis Picabia: His art, life and times. Princeton, NJ,Princeton University Press, 1979
  • Paul van Capelleveen, Sophie Ham, Jordy Joubij, Voices and visions. The Koopman Collection and the Art of the French Book. The Hague, Koninklijke Bibliotheek, National Library of the Netherlands; Zwolle, Waanders, 2009
  • Paul van Capelleveen, Sophie Ham, Jordy Joubij, Voix et visions. La Collection Koopman et l'Art du Livre français. La Haye, Koninklijke Bibliotheek, Bibliothèque nationale des Pays-Bas; Zwolle, Waanders, 2009