Les gaités de l'escadron
Année: 1926
Auteur: Georges Courteline (1858 - 1929)
Artiste: Joseph Hémard (1880 - 1961)
Éditeur: Javal et Bordeaux, éditeurs
Les pitreries de soldats et l'armée comme sujet de film burlesque: ce que l'auteur écrit est tiré de son expérience personnelle. Georges Courteline s'inspirait souvent de sa vie personnelle pour ses romans et ses pièces de théâtre. Il ridiculisait la police et les fonctionnaires, mais le premier groupe social auquel il s'attaqua fut l'armée, dans laquelle il servit lui-même pendant peu de temps. En 1879, tout juste sorti de l'école, il fut appelé à faire son service militaire. Un sergent de l'infanterie interrogea un Courteline dévêtu, pâle et maigrichon sur ses capacités. Il ne savait pas faire de cheval, ne jouait pas de piano, de violon ou de cor de chasse, il ne savait rien faire, en fait. Après un long silence, le jeune garçon finit cependant par mentionner qu'il savait jouer au bilboquet, un jeu assez simple. Le sergent l'affecta immédiatement à la cavalerie et l'envoya au treizième régiment de Bar-le-Duc.
Il n'était pas apte à être soldat: trop fragile, gauche, paresseux, l’uniforme ne lui seyait pas; Courteline détesta le service militaire. Son bref séjour dans la cavalerie lui fit prendre en horreur les chevaux pour toute sa vie, bien qu'il les évitât autant que possible à Bar-le-Duc. A cause de sa faible constitution, il fut tout d'abord envoyé à l'hôpital militaire, puis autorisé à rentrer chez lui.
Les gaîtés de l'escadron
En 1886, il publia un roman humoristique au sujet de l'armée: Les gaîtés de l'escadron. Tout comme le reste de son œuvre, c'est un livre rempli de dialogues animés, de jargon, de jurons et d'expressions populaires. Le public ne l'apprécia pas du tout. En 1895, Courteline en adapta le texte pour la scène, obtenant cette fois-ci un franc succès. Plusieurs décennies plus tard, le roman fut également mis à l'écran. Cela permit d'accroître la popularité du roman, qui fut réédité un grand nombre de fois, souvent accompagné de dessins humoristiques illustrant les descriptions caricaturales de Courteline.
Pour l'édition de Javal et Bourdeaux, Joseph Hémard réalisa des illustrations ressemblant à de la bande dessinée qui ne dépareraient pas un album de Tintin. Hémard travaillait en tant que dessinateur pour des magazines parisiens tels que La Baïonnette, Le Rire et Le Sourire, mais il est surtout devenu célèbre en tant qu'illustrateur de livres, souvent de textes classiques de Rabelais, Brantôme, Villon, Voltaire et Balzac, par exemple. Pour Courteline, il réalisa également des dessins humoristiques pour Boubouroche Madelon Margot (1927) et Le train de 8h47 (1930). Dans Les Gaîtés de l'escadron, on voit sur presque toutes les illustrations (seize reproductions sur cuivre des aquarelles originales), en couleur, les anciens uniformes de l'armée française: veste bleues à parements, pantalons rouges, des chapeaux à plumes et, bien évidemment, des bottes avec des éperons. Un visage en général rougeaud surmontait le tout: un soldat à la Louis de Funès.
Description bibliographique
Description: Les gaîtés de l'escadron / par Georges Courteline ; ill. de Joseph Hémard ; [grav. par André Delzers]. - Paris : Javal et Bourdeaux, éditeurs, 1926. - 190 p., [15] bl.pl. : ill. ; 28 cm
1re édition: 1886
Imprimeur: R. Coulouma (Argenteuil) (tekst) Leblanc et Trautmann (gravures)
Tirage: 440 exemplaires
Exemplaire: No. 391 des 350 (numérotés de 91 à 440) sur papier vélin de Rives
Caractère: Didot
Note: Avec une suite des gravures, signée par André Delzers
Bibliographie: Carteret IV-125 ; Mahé I-599 ; Monod 3233; Bénézit 6-886
Cotation: Koopm A 97
Références bibliographiques
- Emmanuel Haymann, Courteline. Paris, Flammarion, 1990
- Albert Dubeux, La curieuse vie de Georges Courteline. Paris, Nouvelle librairie de France, 1949