Madame Chrysanthème

Année: 1926

Auteur: Pierre Loti (1850 - 1923)

Artiste: Tsuguharu Foujita (1886 - 1968)

Éditeur: Éditions Excelsior

Madame Chrysantheme, frontispice et page de titre

Pendant la Belle Époque, à la fin du dix-neuvième siècle, le Japon était très à la mode en France. Pierre Loti (pseudonyme de Louis Marie Julien Viaud), officier de marine, écrivain et membre de l'Académie française, suivait aussi cette mode. Son récit, Madama Chrysanthème, se déroule en majeure partie au Japon, signe avant-coureur du célèbre opéra de Puccini, Madame Butterfly. Dans le roman de Loti, ce n'est pas tant l'amour mais le mariage de raison entre un officier de marine, Loti, et la jeune Japonaise de 18 ans, Okané-San, qui joue un rôle primordial. Après son mariage, elle porte le nom de Madame Chrysanthème, symbolisant le Japon contemporain.

Foujita

L'artiste japonais obstiné, Tsuguharu Foujita, qui prit plus tard le nom de baptême de Leonard en l'honneur de Leonardo da Vinci, vint à Marseille en 1913, ayant en tête de devenir artiste. Le petit bouddhiste à la coupe au bol, aux lunettes rondes et à la petite moustache à la Charlie Chaplin, devint une légende vivante dans le monde artistique de Montparnasse. Il s'efforça, en raison de sa fascination pour l'Occident et spécialement pour l'art avant-gardiste français, de fondre dans son œuvre des techniques de peinture et de dessin orientales et occidentales, cette synthèse rendant son œuvre caractéristique. Son style procura à Foujita, outre l'admiration, la notoriété et de nombreuses commandes, l'ordre de Chevalier de la Légion d'honneur de France.

Illustrations en couleur

L'apparition des techniques photographiques, au dix-neuvième siècle, permit de réaliser des productions en série d'illustrations en couleur, ce qui ne se passa pas sans 'maladies de jeunesse'. Les illustrations s'estompèrent, les procédés étaient coûteux et peu fiables, les illustrations étant impossibles à insérer dans le processus typographique. Aussi les illustrations de livre étaient-elles communément imprimées séparément sur du papier spécial, afin d'en préserver la qualité. Les illustrations pleine page étaient collées aux cahiers de texte à l'aide d'une petite bande, les plus petites étant collées dans le cahier.

Cela s'applique également aux 60 dessins au pinceau avec coloriage à l'aquarelle qu'a réalisés Foujita pour cette édition 'demi-luxe' de Madame Chrysanthème. Ces dessins, réalisés dans un style japonais reconnaissable, datent de la période antérieure de l'artiste. Il utilisa un pinceau souple se terminant en pointe, et de l'encre de Chine, ce qui lui permit d'effectuer des traits aussi épais ou aussi fins qu'il le désirait. Il colora à l'aquarelle les illustrations réalisées spécialement pour cette édition, après quoi elles purent être reproduites.

Description bibliographique

Description: Madame Chrysanthème / Pierre Loti ; ill. orig. en couleurs de Foujita. – Paris : Éditions Excelsior, 1926. - 210 p., [17] bl. pl. : ill. ; 26 cm

Imprimeur: Arrault et Cie. (Tours)

Tirage: 546 exemplaires

Exemplaire: No. 191 des 425 sur papier d'Arches.

Bibliographie: Bénézit 5-603 ; Carteret VI-245 ; Mahé II-707 ; Monod 7312

Cotation: KW Koopm L 487

Références bibliographiques

  • Tristan Klingsor, 'Foujita', in: L'art et décoration, 51 (1927) Jan., p. 111-118
  • Michel Melot, L'illustration: Histoire d'un art. Genève, Skira, 1984
  • Paul Morand, Foujita. Paris, Chroniques du jour, 1928
  • Allain Quella-Villéger, Pierre Loti: Le pèlerin de la planète. Bordeaux, Aubéron, 1998