La joie des sept couleurs

Pierre Albert-Birot est un des rares auteurs français qui compose ses textes à la main et les édite. Le résultat est un peu approximatif. Certains textes sont mis à la verticale ou dans un cadre dans la page; ces bizarreries sont voulues ainsi. Un imprimeur ou éditeur régulier ne les aurait jamais recherchées. Le texte est composé en petites capitales, précédées de grandes capitales. Après la page 40, la numérotation continue sur 51; c'est une erreur qui est mentionnée dans les errata à la fin du livre.

Cet exemplaire comporte une dédicace écrite à la main par l'écrivain/imprimeur à Raymond de Rienzi, un écrivain pratiquement oublié qui a écrit des histoires de science-fiction, comme le roman Les formiciens (1932), qui se déroule dans le Jura et dans lequel des fourmis intelligentes parlent. Pierre Albert-Birot lui dédie son livre 'indiscutable'. Le poète écrit qu'il se doit d'écrire un beau poème, parce qu'il sent l'odeur des acacias et parce que le soleil le veut, mais que sa joie de vivre est gâchée par les années de guerre:

Il faut que je fasse un beau poème

Parce que je suis bien

Parce que mon nez sent les acacias

Parce que mes yeux

Voient des arbres qui sont heureux

D'être verts

Et de balancer sous le ciel bleu.

Les esquisses pour la maquette de la couverture sont jointes à cet exemplaire. Une des esquisses est faite sur du papier orange. La seconde est plus conforme au résultat final et elle est dessinée (avec une ébauche pour le recueil de poèmes Poèmes quotidiens) à l'intérieur d’une enveloppe adressée à Albert-Birot par Raymond Radiguet. Les deux esquisses mentionnent que le livre est orné par l’auteur de 5 'poèmes-paysages'.